...ou alternativement de la fesser, il
faut d'abord l'aborder. Et comme montre cet article de 1950, l'âge
d'or supposé de la discipline domestique ceci dit, rien de plus
facile. Il suffit de bien interpréter la façon de s'asseoir de la
dame pour savoir si cela vaut le coup de tenter sa chance avec elle
ou pas.
Voila
un pseudo mode d'emploi pour réveiller chez un ado crédule le
scientifique, le scout ou l'amateur de jeu de piste pour se lancer
dans les rencontres avec les filles.
Car ce genre de magazine faisait ravage
justement bien souvent auprès des ados. Autant mon Papa, mes frères
et aussi mon homme, chacun à son époque a acheté des tels
magazines en vue de découvrir les secrets des filles. Ce qui veut
dire plus précisément pour étudier ce qui se trouve sous leurs
jupes.
Pour
parvenir à ces fins, il existait une sorte de rite d'initiation.
Il fallait passer devant le monsieur
qui tenait le kiosque de journaux. Avouer en d'autres termes d'être
encore un débutant en matière de filles. Ce qui était un moindre
mal, comparé au fait d'admettre implicitement d'activités manuelles
pour se familiariser avec le fonctionnement de son corps. Pour ceux
qui craignaient affronter le regard d'un « monsieur
confirmé », il restait l’alternative de s'orienter vers les
kiosques dont le comptoir était tenu par une dame. En s'exposant au
risque de devoir affronter un regard maternellement désapprouvant,
parfois même empocher une remarque plus ou moins blessante pour la
virilité naissante:
Mais
tu as déjà l'âge pour acheter ce magazine ?
C'est pour mon
Papa !
Ben
voyons !
Mais quel soulagement et surtout quelle
fierté de sortir du kiosque sachant sien - dans un sac en plastique
opaque - le précieux trésor. Cette course pour rentrer au plus vite
à la maison, de le planquer soigneusement en passant devant la
maman, en lâchant un timide :
J'ai beaucoup
de devoirs à faire aujourd'hui...
Puis, enfin le grand moment pour le
feuilleter discrètement en cachette.
Déception
que dis-je, cruelle déception souvent quand la couverture aguichante
ne tenait pas ses promesses.
Quand aucun des grands et petits
fantasmes, tant chéris en secret, ne se trouvait ni abordé en
images, ni par un texte. Restait comme lot de consolation la rubrique
courrier des lecteurs qui sous prétexte de conseil médical et
psychologique (!) débordait de questions sur ce qui était malfamé.
Mon
fiancé m'a donné une fessée parce que j'ai raillé sa voiture.
Dois-je rompre nos fiançailles ?
On apprend dans la lettre que ce petit
incident s'était passé devant des témoins qui ont donc pu profiter
des gigotements de la dames sur les genoux d'un fiancé
particulièrement entreprenant. Ou encore :
Mon
ami veut que je me rase le pubis. Est-il pervers ?
Et c'est justement de cette manière-là
que l'un ado ou l'autre se découvrait de petites fantaisies
libidinales jusqu'alors ignorées. Comme mon chéri devant une belle
dame brune, exposant fièrement son pubis très fourni et qui tenait
entre ses main un bol de mousse à raser, en train de tremper un
blaireau dedans. Le tout laissant divaguer librement la fantaisie du
lecteur. Bref, cette inspirante image coûta à mon homme non
seulement une nuit de sommeil, mais aussi des mois de recherche. Car
à cette époque un pubis glabre s'entourait d'un air malfamé. A
moins de chercher dans la production P, inaccessible pour un ado dans
les années 70, on en trouvait pas. En fin de compte mon chéri a su
se documenter dans la bibliothèque municipale, dans les livres d'art
au rayon adultes.
A suivre
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerVotre récit fera sourire bien des "vieux ados" qui, comme moi, ont dépassé la quarantaine.
Eh oui, il fallait une bonne dose de courage moral pour affronter la patronne ou le patron du kiosque alors que l'on dépose discrètement (et le rouge au font pour certains) le magazine "coquin" sous l'œil inquisiteur du propriétaire, surtout si c'est une forte Dame d'âge mûr qui tient la caisse. Ado, le mot "fessée" ne me laissait pas indifférent et un peu plus tard, je furetais les rayonnages coquins dans ce but. Mais la couverture trahit parfois nos espérances malgré un effeuillage accrocheur... Puis mon tempérament me tourna vers les Dames d'âge mûr, et leur silhouette sanglée dans de stricts tailleurs jupes me faisait de l'effet. Ainsi le binôme Mode/Fessée nourrit dès lors mes fantasmes de fessée...
Mac-Miche
Tenez cher Monsieur Mac-Miche, je vais raconter dans la suite de mon récit comment la fessée a trouvé sa place dans le petite ménage de mon chéri quand il achetait ses magazines. Toutefois dans ses recherches au milieu des années 70 il était très difficile de tomber sur du matériel concernant notre sujet. Peut-être votre époque, juste après était plus propice ?
RépondreSupprimerBonjour Isabelle,
RépondreSupprimerQuant j'ai commencé à rechercher les magazines érotiques, c'était fin des années 1980- début des années 1990 et parfois quelques titres comme "SM Mag, Pulsions Sévères et Confessions Erotiques" publiaient parfois des lettres sur notre sujet favori, ou des saynètes-photos. Le magazine Penthouse version française avait publié entre autres un récit en pages courrier dans lequel son auteur (fictif ?) y décrivait une mémorable fessée déculottée reçue sur les genoux d'une belle Dame style bourgeoise esseulée. Cela m'avait rassuré et conforté dans mon fantasme en me disant que je n'étais pas le seul , ni quelqu'un d'anormal de ce point de vue-là. Parfois on peut se trouver effrayé par ses propres désirs. C'est très important finalement la question de "normalité" mais y a t-il une norme justement ?
Et peut -être que votre compagnon a éprouvé ce sentiment , lui aussi, à son époque...surtout si il a vécu une éducation "à l'ancienne" dans sa jeunesse.
Mac-Miche
Et j'imagine qu'aujourd'hui, il a trouvé son équilibre.
Voici la meilleure réponse que je connaisse au sujet de la normalité, cher Monsieur Mac-Miche :
RépondreSupprimer« …Freud a attiré notre attention…sur le fait que la frontière entre la « normalité » et la « perversion » était fort perméable, et que maintes activités habituellement qualifiées de « perverses » -voyeurisme, fétichisme, exhibitionnisme, intérêt pour une variété infinie de zones rendues « érogènes » -pourraient toutes jouer une rôle dans une relation amoureuse normale. Le mot à souligner là n’est pas normale, mais amoureuse, car, pour des raisons inhérentes à sa structure, la perversion, c’est la sexualité sans amour. » (Joyce McDougall)
Quant à mon homme, il a mis longtemps pour se mettre à l'aise dans son fantasme... comme tous le monde !
Bonsoir Isabelle,
RépondreSupprimerMerci pour cette définition de la normalité énoncée par ce bon docteur Freud. Au final, on classerait dans le tiroir "Perversion" toutes les activités ou sentiments qui procurent une satisfaction immédiate et cérébrale (?) qui serait une sorte de déclencheur de plaisir "préliminaire" chez son auteur.
La définition de McDougall me fait penser à une constat assez proche fait par un spécialiste en psychanalyse selon lequel "la perversion est toute activité para-sexuelle qui ne conduit pas au besoin de procréation". Donc aucun amour partagé: satisfaction égoïste, à sens unique ? En gros, hors fécondation, point de salut. Je résume grosso-modo la pensée de son auteur dont je ne me souviens plus du nom mais il voulait dire à peu près cela. Peut-être en avez-vous entendu parlé ou lu le passage évoqué.
Je constate que votre compagnon a lui aussi "galéré" pour accepter et faire accepter sa vision de la DD et, si vous me le permettez, vous y avez répondu à merveille. Comme le dit l'adage populaire, "les bons esprits se rencontrent". Rires.
Bon WE. Mac-Miche.
Enfin Monsieur Mac-Miche, il y n'a pas besoin de procréation pour qu'il y ait amour. Pensez au mariage pour tous. Selon moi le message de Freud est plus simple : Toute excentricité (à condition qu'elle ne soit pas nocive pour le partenaire) peut intervenir dans les ébats entre deux personnes quand l'une est amoureuse de l'autre. Voila une normalité pour le moins que l'on puisse dire permissive.
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