mercredi 11 mars 2015

Vilains magazines pour grands garçons 1


...ou alternativement de la fesser, il faut d'abord l'aborder. Et comme montre cet article de 1950, l'âge d'or supposé de la discipline domestique ceci dit, rien de plus facile. Il suffit de bien interpréter la façon de s'asseoir de la dame pour savoir si cela vaut le coup de tenter sa chance avec elle ou pas.

Voila un pseudo mode d'emploi pour réveiller chez un ado crédule le scientifique, le scout ou l'amateur de jeu de piste pour se lancer dans les rencontres avec les filles.

Car ce genre de magazine faisait ravage justement bien souvent auprès des ados. Autant mon Papa, mes frères et aussi mon homme, chacun à son époque a acheté des tels magazines en vue de découvrir les secrets des filles. Ce qui veut dire plus précisément pour étudier ce qui se trouve sous leurs jupes.

Pour parvenir à ces fins, il existait une sorte de rite d'initiation.

Il fallait passer devant le monsieur qui tenait le kiosque de journaux. Avouer en d'autres termes d'être encore un débutant en matière de filles. Ce qui était un moindre mal, comparé au fait d'admettre implicitement d'activités manuelles pour se familiariser avec le fonctionnement de son corps. Pour ceux qui craignaient affronter le regard d'un « monsieur confirmé », il restait l’alternative de s'orienter vers les kiosques dont le comptoir était tenu par une dame. En s'exposant au risque de devoir affronter un regard maternellement désapprouvant, parfois même empocher une remarque plus ou moins blessante pour la virilité naissante:

Mais tu as déjà l'âge pour acheter ce magazine ?

C'est pour mon Papa !

Ben voyons !

Mais quel soulagement et surtout quelle fierté de sortir du kiosque sachant sien - dans un sac en plastique opaque - le précieux trésor. Cette course pour rentrer au plus vite à la maison, de le planquer soigneusement en passant devant la maman, en lâchant un timide :

J'ai beaucoup de devoirs à faire aujourd'hui...

Puis, enfin le grand moment pour le feuilleter discrètement en cachette.

Déception que dis-je, cruelle déception souvent quand la couverture aguichante ne tenait pas ses promesses.

Quand aucun des grands et petits fantasmes, tant chéris en secret, ne se trouvait ni abordé en images, ni par un texte. Restait comme lot de consolation la rubrique courrier des lecteurs qui sous prétexte de conseil médical et psychologique (!) débordait de questions sur ce qui était malfamé.

Mon fiancé m'a donné une fessée parce que j'ai raillé sa voiture. Dois-je rompre nos fiançailles ?

On apprend dans la lettre que ce petit incident s'était passé devant des témoins qui ont donc pu profiter des gigotements de la dames sur les genoux d'un fiancé particulièrement entreprenant. Ou encore :

Mon ami veut que je me rase le pubis. Est-il pervers ?

Et c'est justement de cette manière-là que l'un ado ou l'autre se découvrait de petites fantaisies libidinales jusqu'alors ignorées. Comme mon chéri devant une belle dame brune, exposant fièrement son pubis très fourni et qui tenait entre ses main un bol de mousse à raser, en train de tremper un blaireau dedans. Le tout laissant divaguer librement la fantaisie du lecteur. Bref, cette inspirante image coûta à mon homme non seulement une nuit de sommeil, mais aussi des mois de recherche. Car à cette époque un pubis glabre s'entourait d'un air malfamé. A moins de chercher dans la production P, inaccessible pour un ado dans les années 70, on en trouvait pas. En fin de compte mon chéri a su se documenter dans la bibliothèque municipale, dans les livres d'art au rayon adultes.

A suivre


6 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Votre récit fera sourire bien des "vieux ados" qui, comme moi, ont dépassé la quarantaine.
    Eh oui, il fallait une bonne dose de courage moral pour affronter la patronne ou le patron du kiosque alors que l'on dépose discrètement (et le rouge au font pour certains) le magazine "coquin" sous l'œil inquisiteur du propriétaire, surtout si c'est une forte Dame d'âge mûr qui tient la caisse. Ado, le mot "fessée" ne me laissait pas indifférent et un peu plus tard, je furetais les rayonnages coquins dans ce but. Mais la couverture trahit parfois nos espérances malgré un effeuillage accrocheur... Puis mon tempérament me tourna vers les Dames d'âge mûr, et leur silhouette sanglée dans de stricts tailleurs jupes me faisait de l'effet. Ainsi le binôme Mode/Fessée nourrit dès lors mes fantasmes de fessée...
    Mac-Miche

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  2. Tenez cher Monsieur Mac-Miche, je vais raconter dans la suite de mon récit comment la fessée a trouvé sa place dans le petite ménage de mon chéri quand il achetait ses magazines. Toutefois dans ses recherches au milieu des années 70 il était très difficile de tomber sur du matériel concernant notre sujet. Peut-être votre époque, juste après était plus propice ?

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  3. Bonjour Isabelle,

    Quant j'ai commencé à rechercher les magazines érotiques, c'était fin des années 1980- début des années 1990 et parfois quelques titres comme "SM Mag, Pulsions Sévères et Confessions Erotiques" publiaient parfois des lettres sur notre sujet favori, ou des saynètes-photos. Le magazine Penthouse version française avait publié entre autres un récit en pages courrier dans lequel son auteur (fictif ?) y décrivait une mémorable fessée déculottée reçue sur les genoux d'une belle Dame style bourgeoise esseulée. Cela m'avait rassuré et conforté dans mon fantasme en me disant que je n'étais pas le seul , ni quelqu'un d'anormal de ce point de vue-là. Parfois on peut se trouver effrayé par ses propres désirs. C'est très important finalement la question de "normalité" mais y a t-il une norme justement ?
    Et peut -être que votre compagnon a éprouvé ce sentiment , lui aussi, à son époque...surtout si il a vécu une éducation "à l'ancienne" dans sa jeunesse.
    Mac-Miche
    Et j'imagine qu'aujourd'hui, il a trouvé son équilibre.

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  4. Voici la meilleure réponse que je connaisse au sujet de la normalité, cher Monsieur Mac-Miche :

    « …Freud a attiré notre attention…sur le fait que la frontière entre la « normalité » et la « perversion » était fort perméable, et que maintes activités habituellement qualifiées de « perverses » -voyeurisme, fétichisme, exhibitionnisme, intérêt pour une variété infinie de zones rendues « érogènes » -pourraient toutes jouer une rôle dans une relation amoureuse normale. Le mot à souligner là n’est pas normale, mais amoureuse, car, pour des raisons inhérentes à sa structure, la perversion, c’est la sexualité sans amour. » (Joyce McDougall)

    Quant à mon homme, il a mis longtemps pour se mettre à l'aise dans son fantasme... comme tous le monde !

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  5. Bonsoir Isabelle,

    Merci pour cette définition de la normalité énoncée par ce bon docteur Freud. Au final, on classerait dans le tiroir "Perversion" toutes les activités ou sentiments qui procurent une satisfaction immédiate et cérébrale (?) qui serait une sorte de déclencheur de plaisir "préliminaire" chez son auteur.
    La définition de McDougall me fait penser à une constat assez proche fait par un spécialiste en psychanalyse selon lequel "la perversion est toute activité para-sexuelle qui ne conduit pas au besoin de procréation". Donc aucun amour partagé: satisfaction égoïste, à sens unique ? En gros, hors fécondation, point de salut. Je résume grosso-modo la pensée de son auteur dont je ne me souviens plus du nom mais il voulait dire à peu près cela. Peut-être en avez-vous entendu parlé ou lu le passage évoqué.
    Je constate que votre compagnon a lui aussi "galéré" pour accepter et faire accepter sa vision de la DD et, si vous me le permettez, vous y avez répondu à merveille. Comme le dit l'adage populaire, "les bons esprits se rencontrent". Rires.
    Bon WE. Mac-Miche.

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  6. Enfin Monsieur Mac-Miche, il y n'a pas besoin de procréation pour qu'il y ait amour. Pensez au mariage pour tous. Selon moi le message de Freud est plus simple : Toute excentricité (à condition qu'elle ne soit pas nocive pour le partenaire) peut intervenir dans les ébats entre deux personnes quand l'une est amoureuse de l'autre. Voila une normalité pour le moins que l'on puisse dire permissive.

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