Nouveau
petit feuilleton pour finir l'année en beauté !
Étant célibataire, Édouard, mon
futur mari, un très gentil garçon ceci dit, a été un grand
amateur de magazines de charme. Je fus ébahie en aménageant dans sa
garçonnière non seulement par la quantité de matériel obscène,
soigneusement rangé par catégories, mais surtout par son audace de
ne pas avoir fait le ménage. J'étais fortement vexée par tant de
manque de tact envers moi. Je n'ai pas compris tout se suite pourquoi
il n'avait pas fait table rase de son passé. Toutefois j'ai su
instinctivement prendre les bonnes décisions.
Une
de mes premières actions consista alors de tout mettre sous verrou
jusqu'à nouvel ordre.
Le temps de réfléchir à tête
reposée, si oui ou non cette impressionnante collection avait sa
place dans notre couple. Si j'allais permettre à l'homme de ma vie
de cultiver un jardin secret avec des fiancées sur papier glacée.
Mais peut-être aussi de découvrir au fil du temps une signification
cachée de ces piles ostensiblement présentées qui m'échappait
pour l'instant. En attendant j'ai émis une stricte interdiction de
consulter quoique ce soit sans mon autorisation expresse.
Mon
fiancé accepta sans le moindre signe de rébellion comme s'il avait
attendu que je prenne désormais sa vie en main.
Étant très curieuse, j'ai commencé
en son absence - Édouard doublait à cette époque son année de
licence en sciences économiques – de feuilleter soigneusement ces
ouvrages pour mieux comprendre les racines de cette étrange passion.
Avant tout me sauta aux yeux que je me trouvais devant la majeure
cause de son échec universitaire. Puis, selon l'usure de certaines
pages, je n'ai eu aucun mal pour deviner pourquoi mon chéri
affectionnait tel ou tel autre magazine. Le point en commun de toutes
ces petites pièces de puzzle qui émergeaient au beau milieu de
pures incitations masturbatoires, dévoila un goût fort prononcé
pour ce que l'on pourrait appeler la discipline perverse.
A suivre...