Édouard
me semblait particulièrement attiré par les dames dotées d'une
disons forte personnalité.
De préférence habillées de cuir noir
- parfois avec un casquette s'il vous plaît - et non pas de
dentelles sages comme moi, encore douce rêveuse en ces temps-là.
Une imagerie de dociles messieurs menés à la baguette en les
faisant marcher tout nu à quatre pattes. Voila qui m'a permis de
constater sans la moindre ambiguïté l'effet de ce traitement sur
eux. Visiblement - détails anatomiques à l'appui - le plaisir était
au rendez-vous. Je n'ai pas pu m’empêcher d'un grand sourire, car
cette imagerie correspondait parfaitement aux idées que je me
faisais de ce monde. Mais je dois également avouer un fort
trouble malgré moi devant...
… cet
étalage de virilité triomphante, provoquée par une féminité mise
en valeur sans complexe, forcée d’obéir à doigt et à l’œil
au moindres caprices de sa dame.
Un trouble avec des répercussions au
niveau de mon entrejambe qui fut vite absorbée par mon narcissisme.
Me faisant miroiter un paradis de sensation voluptueuses en imaginant
mon sexe devenu subitement obscènement imberbe comme celui de ces
dames, se frottant à une insolente tenue de de cuir.
Sur d'autres images les messieurs
étaient attachés aux chaises, aux lits ou autre meubles, voire des
croix rappelant de messes noirs.
Hommage
et éloge du plaisir dans l'inactivité et de l'immobilisme en même
temps !
S'opposant à monde qui bouge à tout
instant et qui demande par ce fait participation et vigilance
permanente. Cette vision me procura tout naturellement des
associations avec une discipline salutaire, capable de réveiller le
beau mâle au bois dormant.
Il m'était clair que des rêveries
aussi vastes qu'indécentes ne permettaient nullement à mon futur
mari de suivre avec concentration un travail aussi important que ses
études. En même temps j'ai compris mieux la signification du mot
« branleur » outre que dans son sens littéraire,
désignant ainsi une personne qui coupe son monde fantasmatique en
deux. Délaissant les projets de réalisation concrète exaltant son
narcissisme au profit de la pulsions sexuelle plus facile à
satisfaire, notamment en solitaire. Sorte de déséquilibre auquel
je me suis résolument décidée de remédier avec autorité comme
suggéraient les dames sur papier glacé.
A suivre...
Je redécouvre avec bonheur grâce à vous la définition du verbe "branler" qui lorsqu'il est intransitif signifie "être instable, vaciller" et c'est il me semble beaucoup de stabilité que s'apprête à offrir votre héroïne à son futur époux. Il a surement besoin de réconcilier ses deux parties de lui-même et a beaucoup de chance d'être tombé sur si décidée compagne. Pour ma part, j'ai mis plusieurs années à comprendre que c'était de DD dont j'avais besoin et non de BDSM (ma compagne fut sans soute également moins clairvoyante que votre Marie-Hélène mais si elle l'avait été, je crois que j'aurais pris peur - chez nous les choses furent très progressives)
RépondreSupprimerQuand je me suis mise en couple la dénomination discipline domestique n'existait pas. Nous parlions de l'éducation anglaise, mais moi aussi je me suis crue sur le terrain du BDSM. Je pense que beaucoup de personnes ignorent leur besoin de punition et se perdent dans des pratiques qui au fond ne leur correspondent pas. Je suis également convaincue comme vous que pour mettre la DD en place il faut du temps, savoir prendre le temps. Voila pourquoi je suis dubitative d'une DD hors couple.
RépondreSupprimerCeci dit, mon Hélène se trouve dans la délicate situation de vouloir réveiller la source de la pulsion chez son Édouard, comprenant trop bien que ce n'est pas vraiment avec un beau discours que l'on arrive au but... justement pour ne pas faire peur à son futur mari.