Avant de s'installer confortablement
dans son rôle d'éducateur pour grandes filles en besoin d'une main
ferme, mon homme avait passé pendant son adolescence une phase de
recherche personnelle de quel côté du fantasme se poser. Alors
parfois quand je lui fais de petites choses qui lui délient la
langue, il se met à parler un peu de ces rêveries qui le hantaient
sous sa quête.
Et
là, je vois une fois de plus que personne n'aime se vanter de son
besoin de punition.
Cette impérieuse appétence pour se
faire botter le derrière pour de vrai. D'expier une culpabilité,
une anxiété, un énervement, un état irritable etc dans un posture
peu glorieuse. Sur les genoux d'une dame, le pantalon et le slip
baissé, penché sur une table, un dossier de fauteuil ou de canapé.
Comme
si un tel désir n'était pas conciliable avec la virilité.
Sur le coup, bien souvent, c'est un
mauvais moment à passer, loin de toute notion érotique, mais une
fois la correction passée, se présente un double effet libératoire:
-le bien-être psychologique suite à
la mauvaise conscience apaisée, stress et angoisse relativisés ou
pour se sentir pardonné, sécurisé...
-un excitation sexuelle qui se
manifeste... de façon spectaculaire chez bien de garçons. Étant
spectatrice d'une telle scène dans mes rêveries, je guette avec
impatience et grande curiosité cet effet chez un monsieur.
Le
garde-à-vous aux fesses rouges, tout un poème.
Voila qui montre aisément - quand un
monsieur dispose d'un terrain favorable - le lien entre le bienfait
de la punition au niveau de la psychologie et au niveau de la
physiologie. D’ailleurs la vertu de la fessée sur la libido
masculine est connu depuis la nuit du temps. Seulement je pense que
l'on a essayé depuis toujours de passer sur le contexte
psychologique, terrain ô combien riche pour lui dédicacer tout un
blog.
C'est un bel objectif que vous vous fixez à votre blog, tant il est vrai que le contexte psychologique est absent de la plupart des publications à ce sujet. Pour ma part, je souscris à vos remarques sur le double effet de la punition quoique l'effet spectaculaire de celle-ci est chez moi visible dès l'annonce de la sanction et ne diminue pas durant la correction, ce qui ajoute à la honte de recevoir un tel traitement. En général ma compagne fait semblant de ne pas y prêter attention. Ce n'est qu'une fois rhabillé que je sens peu à peu mon excitation redescendre et c'est alors que je me sens libéré de ma culpabilité et que j'éprouve un sentiment mêlé de frustration sexuelle, d'admiration et de tendresse envers ma compagne qui a su faire ce qu'il fallait pour me calmer. Il va sans dire que je suis ensuite particulièrement bien disposé à son égard et que mon comprtement devient naturellement exemplaire, tant mon désir de lui plaire est alors exacerbé. Quand plus tard vient le moment des calins, il peut arriver que sa jouissance ne s'accompagne pas de la mienne et j'avoue que cela suffit à (et parfois même accroit) mon bonheur qui est alors avant tout celui de lui témoigner de ma grattitude. Je reconnais volontiers que j'aime l'état de docilité dans lequel cela me maintient mais ma compagne n'aime pas en abuser, trouvant peut-être cela trop artificiel. S'il est agréable de se sentir désiré, cela peut également devenir fatiguant et dans ce cas, elle peut décider d'une masturbation expéditive qui lui permet comme elle dit "d'avoir la paix", chose que je comprends mais que j'accepte parfois avec un brin de déception...
RépondreSupprimerMerci pour ce précieux témoignage cher Arthur. On trouve effectivement dans les manuels anciens sur la discipline corporelle le conseil de ne pas tenir compte de réactions naturelles. Il me semble d'ailleurs normal aussi que la punition reste une punitions sans devenir un prétexte pour une « détente charnelle ». Bien entendu la frustration sexuelle fait aussi partie de la punition. C'est justement cet élément qui la rend particulièrement efficace sur un homme adulte. Et à vous lire je vois que vos punitions réussissent et j'imagine donc vôtre dame en fin connaisseur de l'âme masculine.
RépondreSupprimerChère Isabelle, il me semble que la principale qualité pour ces jeux est l'écoute et ma compagne a su entendre ce dont j'avais besoin, tout comme j'espère avoir su comprendre ce qu'elle désirait. Contrairement à ce que l'on peut souvent lire dans des récits fantasmatiques - et qui me plaisent d'ailleurs beaucoup - je ne pense pas que ce soit systématiquement la Dame qui impose ses visions au Monsieur qui au départ se montrerait rétif à la discipline avant de se laisser convaincre. C’est ce qu’il est excitant de croire (et de lire) mais en tout cas, dans mon couple, ce n'est pas ce qu'il s'est passé et je pense avoir joué un rôle moteur dans la mise en place de quelques règles de bonne conduite. En particulier, j'ai réalisé à un moment qu'il n'était pas très enrichissant (ni très mature) pour notre couple de dépenser inutilement mon énergie en fantasmant sur des scenarios adolescents de femmes sévères. Nous avons convenu avec ma compagne que les masturbations sauvages seraient désormais interdites (mais paradoxalement c’était davantage une demande de ma part), et qu'il serait bon pour moi d'être plus strictement encadré. Notre vie quotidienne est peu à peu devenue plus attrayante et agréable – que ce soit concernant les tâches communes (dans lesquelles je m’investis davantage et avec une plaisir presque… sexuel) où l’intérêt que l’on se porte l’un à l’autre (par exemple, au lieu de regarder des films P, désormais inaccessibles en raison d’un filtre parental installé sur mon ordinateur, j’ai pris l’habitude de lui adresser des mails pour partager mes envies et connaitre les siennes – c’est d’ailleurs parfois l’occasion de lui envoyer des extraits de vos blogs et nos échanges de commentaires). Les choses sont venues progressivement et je n’ai cessé d'encourager ma compagne dans cette voie, en particulier dans celle de me punir chaque fois que je commettais des fautes, quitte à devoir parfois m'en mordre les doigts. Je ne cesse de lui répéter que cela me plait et me convient, que j’aime qu’elle se montre particulièrement exigeante et sévère. Je le vis comme une preuve d'attention dont j’ai besoin pour me conduire comme il faut. C’est au final très valorisant et si bien sûr je ne souhaite pas que cela se sache dans notre entourage (car cela peut effectivement être perçu comme un manque de virilité), je suis très fier de réussir à me conduire comme il faut grâce à elle. Et lorsqu’il peut lui arriver de me reprendre à l’ordre publiquement, c’est davantage ce sentiment (la fierté) qui domine. J’ai beaucoup d’amis hommes à qui je souhaiterais un bon redressage de bretelles. Il me semble qu’on a parfois besoin des autres pour faire ce que l’on veut au fond de soit, qu’il faut avoir la modestie de le reconnaitre, et mesurer sa chance de connaitre celle qui vous aime suffisamment pour ne pas passer trop facilement l’éponge sur vos bêtises.
RépondreSupprimerVous devriez prendre ma place, cher Arthur. J'ai beaucoup aimé votre texte qui mérite une publication comme post à part pour ne par se perdre dans les méandres de mon blog. Je conviens avec vous qu'il existe une façon plutôt inspirée par les fantasmes (et fort inspirante par ce fait ) de parler de la DD et une qui raconte les choses telles qu'elles se passent réellement. Dans ma DD en couple dont je parle sur mon autre blog, il en va de soi que maintes règles étaient suggérées de ma part à mon homme comme par exemple la ponctualité pour rentrer à la maison quand je sors avec mes copines. Mais me trouvant dans la situation j'aime beaucoup imaginer mon homme m'imposer cette règle un peu malgré moi. Il y a le plaisir de pouvoir transgresser ses interdit, de trouver des excuses et parfois mensonges pour justifier mes retards. Toutefois, j'aime qu'il n'y a aucun moyen d'échapper à ma punition.
RépondreSupprimerLe début de votre texte me rappelle un échange avec un psychanalyste adepte de la DD (ben oui!) qui avait un peu de mal pour convaincre sa dame pour ce mode de vie. Non pas que cette dernières trouvait les désirs de son mari inacceptables, mais elle avait des réticences de libérer ce qui se trouve elle. Craignant de se montre très vite trop stricte et trop autoritaire, trop sadique. Voila un risque important qui peut gâcher une relation de DD.
Merci, chère Isabelle, pour vos compliments. Il est probable qu'il y ait des réticences du même ordre chez ma compagne que chez cette Dame dont vous parlez. Celles-ci rappellent du reste celles exprimées par Wanda dans le célèbre livre de Masoch. Pour moi, il est aussi rassurant d'être dans les mains d'une personne raisonnable et d'accepter qu'elle impose une certaine retenue à mes fantasmes de femmes sévères. Me dire qu’une fessée est terminée alors que j’en réclame encore, c’est aussi jouer pleinement son rôle d’éducatrice. Ce n’est pas à moi de décider quand elle doit être sévère ou non ni à dire si elle l’est trop ou pas assez. Et cela me fait beaucoup de bien d’être ainsi remis à ma place.
RépondreSupprimerJe vous trouve très raisonnable dans la réalisation de vos fantasmes, cher Arthur. Je pense qu'il y a une limite à ne pas dépasser, déjà pour le fait de ne pas mettre le couple en péril. Dans mes fantasmes de maîtresse isabelle, je me vois avant tout dans un contexte psychologique et relativement peu dans un registre d'intensité physique. Voila pourquoi je ne me retrouve pas dans les sites de dominatrices. Mea culpa, je n'ai jamais pris le temps de lire Wanda, bien que le livre traîne quelque part à sur un de mes ordinateurs avec un clavier mort d'usure...
RépondreSupprimerSi vous preniez le temps de lire la Venus à la fourrure, vous y trouveriez surement des choses intéressantes en particulier concernant l'aspect psychologique de la relation entre les 2 personnages qui y est particulièrement - et admirablement - développé. L'édition papier contient en outre une passionnante préface de Deleuze et je vous la conseille donc particulièrement (Editions de Minuit)
SupprimerJe connais quelques extraits de Deleuze sur la sadomasochisme. Je suis donc peu étonnée d'apprendre qu'il a préfacé la Venus en fourrure. Je crois que vous avez raison, cher Arthur, je vais mettre ce livre sur mon programme pour cet été. Enfin pas à la plage pour ne pas m'attirer de discussions trop indiscrètes. Rire !
RépondreSupprimerChère Isabelle, que doit faire, selon vous, un grand garçon de 27 ans qui a désobéi à sa maîtresse et qui, pour cela, encourt une bonne fessée déculottée ? Doit-il aller au devant d'une punition certaine, en se disant que "faute avouée est à demie pardonnée" ? Ou bien vaut-il mieux attendre que la dame découvre elle-même (ou pas) ses bêtises, au risque d'en être plus sévèrement corrigé ? C'est un réel dilemme, car je redoute la fessée autant que je la désire. En effet, le jeu a beau m'exciter, quand je me retrouve cul nu devant elle, malgré tout j'en mène pas large. C'est comme quand, au lycée, j'étais convoqué dans le bureau de Mme le Censeur : j'ai l'impression qu'un coulis d'air froid me parcourt le sillon fessier. Sauf qu'en même temps, je ne peux pas m'empêcher de bander pendant qu'elle me gronde...
RépondreSupprimerQue me conseilleriez-vous si vous étiez à sa place ou que voudriez-vous que votre votre mari fasse, s'il était à la mienne ?
Axel
Voyons cher Axel, nous ne sommes pas dans un registre rationnel qui permet de donner un conseil de bon sens. Il y a des dames qui se sentent revalorisées par le fait que vous fassiez spontanément les aveux de vos désobéissances. Voila qui peut la réconforter dans le sens que votre éducation progresse. D'autres dames aiment les jeux de piste, découvrir ce que vous essayez de cacher. Ou mieux encore de vous laisser dans l'incertitude sur ce que madame sait. Pour ma part je fait partie de la de la dernière catégorie. J'aime passer beaucoup de temps à interroger, j'aime sentir de la résistance, mais j’attends au bout du compte des aveux complets.
RépondreSupprimerMerci pour votre lumineuse réponse, chère Isabelle. Toute casuistique est inutile, car, quoi que je fasse, je serai puni comme je le mérite. D'autant que madame - qui n'est pas de formation juridique pour rien - applique à l'éducation de son jeune amant un principe de "présomption de culpabilité". Ce qui veut dire que c'est à moi qu'incombe la charge de prouver mon innocence et que, s'il reste un doute, je n'échappe pas à la fessée. Au reste, elle aime bien comme vous les interrogatoires : me pousser dans mes derniers retranchements, confondre mes mensonges, pour obtenir de moi une soumission plus complète.
RépondreSupprimerLa "présomption de culpabilité", je prend bonne note. C'est à mon avis exactement la base psychologique de tous les jeux d discipline. Je trouve votre dame fort subtile!
RépondreSupprimerBonjour Mr Axel,
RépondreSupprimerJ'ai l'impression de participer en "spectateur muet" à un jugement.
Il est vrai que dans l'esprit de bon sens, le fait d' "avouer ses fautes" permet d'atténuer la rigueur de la punition.
Mais tout dépend de la mentalité des personnes qui jugent. Personnellement, j'opterais pour cette solution. Même si parfois la discussion ne débouche sur aucun consensus. Au choix.
"Errare humanum est " comme dirait l'autre.
Mac-Miche.
Et vous placez le plaisir où dans votre considération, cher Monsieur Mac-Miche?
RépondreSupprimerBonsoir Isabelle,
RépondreSupprimerEn effet, où se situe le plaisir ? Des deux côtés... du manche du martinet? Pourquoi pas ?
Extrêmement délicat au final de mettre en place la DD dans un couple. Chacun doit avoir une grande confiance dans son partenaire.
Exprimer son plaisir peut paraître gênant devant son/sa partenaire. Se dévoiler sous un nouveau jour amène l'autre à se montrer plus strict ou plus complice.
Plaisir complice ou plaisir sadique, plaisir épistolaire ou plaisir physique : les variantes sont parfois intimement liés. L'esprit humain est complexe...
Mais découvrir la bonne personne qui comblera vos attentes relève de la chance ou d'un concours de circonstances. Au choix.
Mac-Miche.
Enfin, l'esprit est complexe, certes, mais parfois il faut savoir le laisser de côté.Il y a des moments où ce sont les corps qui parlent!
RépondreSupprimerBonjour Isabelle,
RépondreSupprimerC'est juste. Laissons les corps parler ! Très "poétique" comme solution. "Il faut bien que le corps exulte" chantait Jacques Brel.
La raison est souvent le garde-fou de nos profonds désirs...
Entre raison et désir, le cœur balance...
(Je suis peut-être un peu trop moraliste avec moi-même parfois. Je m'interroge).
Mac-Miche.
RépondreSupprimerRassurez-vous cher Monsieur Mac-Miche, il faut être moraliste avec soi-même du moins au niveau de ses fantasmes pour s'intéresser à la fessée punitive. Enfin, ce n'est pas de bon ton de l'admettre!