samedi 12 mars 2016

Quand les parents font de vilains jeux



Je doute un peu que j’arrive à la cheville de mes parents en matière de « ré-créativité». Sous prétexte de libération sexuelle, veut dire le détachement explicite de la sexualité plaisir de la sexualité procréative, beaucoup de choses ont été essayées. Alors avec mes fantasmes bon enfant je me sens toute petite.

S'il y a un psy dans la salle qu'il s'abstienne de rire.

Ce petit clip publicitaire pose la question du regard des enfants à l'âge adolescent sur leurs parents. Période qui cherche à séparer le vrai du faux, de comprendre qui sont les parents en réalité en dessous de leur apparence. Bien évidement dans ma propre réponse il y a peu de place pour la métaphysique. Je dirais alors qu'un homme et une femme se sont aimés (du moins physiquement) et ont eu ensemble un enfant : moi. C'est ainsi qu'ils sont devenu parents et plus particulièrement mes parents. En dessous de cette trivialité se cache tout même une compréhension qui va un peu plus loin que le bout de mon nez et que j'exprimerais ainsi :

Entre mes parents tout genre de réalisation de fantasme me semble non seulement possible, mais permis.

C'est moi qui leur permet, concernant leur image de mes parents. Pourquoi leur plaisir suivrait un fil que moi je souhaite qu'il suive. Et si je les découvrais dans une mise en scène quelque peu délirante, j'aurai certainement un sourire bienveillant en pensant : Tant mieux s'il s'éclatent encore. Seulement je ne suis pas une ado, mais une adulte.

Alors quelle réaction j'aurais eu ado en les découvrant comme le couple du clip ?

Un grand soulagement ! En pensant, si mes parents peuvent le faire, pas de raison pour moi de me priver. Mais au lieu de la consternation des jeunes du clip, j'aurais eu envie de rire pour ainsi exprimer mon propre malaise dans mon fantasme à cette époque.

Retenons : Nos parents sont ce qu'il sont, pas ce que nous imaginons.

Et idem pour toute autre personne. J'ai pu parler avec des personnes ayant des fantasmes les plus divers. Et leurs fantasmes ne se lisent ni sur leur visage, ni dans leur présentation. Seul moyen de les connaître: Savoir écouter. Mais aussi de savoir mettre à l'aise une personne. En fait, concernant notre sujet il s'agit chez certaines personnes d'un non-dit, veut dire quelque chose que la personne n'ose pas s'avouer à elle-même. Le contenu n'est pas inaccessible comme dans le refoulé, mais considéré subjectivement comme très gênant et est par conséquence censuré.

Le fait de pouvoir communiquer librement autour du sujet avec une autre personne peut avoir des conséquences bien positives. Aborder en douceur un sujet n'engage à rien. Ni même de s'impliquer personnellement. Parfois le sujet revient sur la table avec quelques jours, semaines, mois de décalage. Avec plus de détails, plus de couleurs, plus de personnalisation...

7 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,


    Personnellement, je trouve ce clip excellent. Il nous renvoie à nos propres interrogations concernant, dirais le "post-parental".
    Nous voyons en permanence nos parents dans leur rôle quotidien de parents. Nous avons du mal parfois à imaginer leur vie privée quant ils ferment la porte de leur chambre à coucher. Laissent-ils libre court à leurs envies secrètes ?
    On les voit presque dans un comportement "asexué", hormis le besoin de procréation, qui serait conforme à cette ligne de conduite qu'ils tentent de nous imposer pour canaliser notre comportement d'adolescent. Et cet état de fait est présent en particulier chez les parents de l'ancienne génération, celle née avant la 2è. GM.
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  2. Moi aussi je trouve ce clip excellent et quand je pense au contenu des tiroirs de la chambre de mes parents, j'ai fait ado des découvertes pour le moins que l'on puisse dire surprenantes et instructives. Enfin, mes parents ayant toujours eu une attitude très ouverte envers les plaisirs de la chair, j'ai eu d'excellents conseils de toute sorte pour ne pas tomber dans le piège de ces hommes qui essayent de culpabiliser les jeunes femmes avec un discours sur la libération féminine.

    Quant à mon homme - parents nés avant la guerre – il ne se plaint pas d'interdits pour sortir, mais plutôt un manque flagrant d'information de toute sorte, car bien évidement en ces temps-là les explications s’arrentaient justement à la sexualité procréative.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Isabelle,

    Très juste. Et je confirme. Mes parents me disaient qu'à leur époque (fin années 40- début 50),tout ce qui avait trait au sexe, aux plaisir entre partenaires ou conjoints restait du domaine du non-dit, voire du tabou. Poids de la morale ? Des usages ? La légèreté de mœurs de certains couples relevait de milieux aisés, ou artistiques , qui évoluait dans une sphère inaccessible à monsieur-toulemonde.
    Vertus publiques et vices cachés ?
    Dans bien des couples et de familles, les relations Hommes-Femmes se limitaient pour finalité au mariage et à la procréation. Hormis le devoir conjugal, point de salut. Les filles étaient peu informées de leur attitudes dans l'intimité avec leurs maris. En revanche, pour les hommes, le service militaire leur fournissait pour la plupart l'occasion de profiter de certains plaisirs et notamment pendant les permissions.
    Souvent, également, l'habitude de fumer et boire prend racine pour certains jeunes hommes dans la camaraderie de caserne et parfois, certains d'entre eux ont beaucoup de difficulté à s'en passer une fois revenu à la vie civile.
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  4. Je pense également que la question du milieu n'est pas à négliger. Voyons les choses très simples. A l'époque les petits gens étaient fatigués le soir parce qu'il travaillaient beaucoup. Puis souvent il y avait plusieurs enfant qui épuisent vite un adulte. Cela compte énormément dans une relation sexuelle. Par contre je doute du poids de la morale. Enfin nous ne saurons jamais pas ce qui se passait dans les couple réellement dans la chambre d'un couple. Enfin comme lieu de débauche, il y a aussi la fac. C'est connu depuis le moyen âge...

    RépondreSupprimer
  5. Oui, Isabelle, je pense moi aussi qu'il y a non seulement une question d'époque, mais une question de milieu social. Comme vous dites, les ouvriers travaillaient beaucoup, avaient de nombreux enfants et donc étaient fatigués et pas l'humeur à la "bagatelle". Sans parler du manque d'information et de moyens de contraception!

    L'origine culturelle et notamment religieuse est importante. J'ai dernièrement vu passer un lien vers un film appelé Les Diablesses, racontant comment dans les années 1950 en France des adolescentes "à problèmes" (voleuses, insoumises... mais aussi tout simplement coupables de flirt ou d'avoir des parents qui ne veulent plus d'elles) étaient envoyées dans des maisons de correction religieuses où un des premiers gestes était de leur faire passer un examen de virginité, la perte de celle-ci signant la fille perverse et perdue. Apparemment il y avait aussi des précautions pour éviter que les "vicieuses" ne se masturbent. Je suppose que dans l'idéal de vie des religieuses gérant ces institutions, le mieux pour une fille est d'être vierge et de devenir religieuse, et à défaut de n'avoir de relations que dans le mariage et à but de procréation.

    Ce qui revient sans cesse dans les témoignages de gens de ces générations (disons baby-boom) c'est qu'on ne leur expliquait RIEN, surtout aux filles. Elles découvraient les "règles" dans la surprise et la honte, on leur parlait de péchés incompréhensibles car on ne voulait pas donner le détail, on leur parlait des dangers des garçons mais sans dire qu'est-ce qui précisément était dangereux... Pour les garçons, des contorsions pour décourager la masturbation sans décrire celle-ci!

    Et donc, sous l'idée que l'ignorance découragerait une sexualité trop précoce, on induisait des catastrophes par ignorance (rapports non protégés, grossesses non désirées).

    On trouve encore ce genre d'idées, que l'éducation sexuelle c'est mal car elle pervertit les jeunes, dans les programmes d'éducation à l'abstinence aux USA.

    Vu certaines réflexions de ma mère, celle-ci avait des idées sur la sexualité encore assez héritées de son éducation. La sexualité pour le plaisir, oui, mais dans le cadre d'un couple hétérosexuel stable... et que vaginale (elle m'a évoqué avec horreur le cas d'un homme qui "embrassait le sexe" de sa femme).

    RépondreSupprimer
  6. Bonjour Mr Pécan,

    Je suis bien d'accord avec vous et vous confirmez ce que je disais. Le film que vous évoquez date t-il des années 1960 ?
    La semaine dernière, la chaine FR2 ou FR3 diffusait le film intitulé : "les filles du Plessis" qui retraçait la vie recluse des jeunes filles qui avaient succombé à la tentation, dirais-je. Avec dans le rôle de la Directrice de cette école plutôt particulière l'excellente Sandrine Bonnaire. L'action nous replongeait dans l'univers des "filles-mères" comme l'on disait, au début des années 1970. Ces "drames" jetaient l'opprobre sur ces filles et leurs familles qui les envoyaient dans ces "maisons" pour y être rééduquées.
    Les raisons de leurs situations individuelles peuvent être multiples.
    En 2014, ce même thème est traité par le film intitulé (2008): "The Magdaleen Sisters" où, cette fois, des religieuses encadrent durement des jeunes filles qui avaient "fauté". Un débat était organisé après le film, me semble t-il.
    Dans chaque cas, seules les filles sont sanctionnées comme si elles avaient fauté toutes seules. On évoque jamais les auteurs alors qu'ils ont également leur part de responsabilités dans ces drames.
    Mac-Miche

    RépondreSupprimer
  7. Heureusement l'évolution sociale nous a éloigné de ce genre d’aberration dont parle ce film. Il me semble clair que le risque de tomber enceinte à été un gros fardeau de la condition féminine dans le temps. Mais à chaque génération son fardeau. Quand j'étais ado la contraception était obligatoirement le préservatif à cause du risque du sida. Il y avait des fille comme moi, refusant systématiquement tout genre d'activité sexuelle sans protection et d'autres qui s'en tapaient un peu en disant que malheur n’arrive qu'aux autres. Garder le préservatif était donc en quelque sorte un processus analogue à préserver sa virginité dans le sens d'attendre avec les rapports sans protection pour un partenaire sérieux et durable. Par contre à mon époque il y avait une excellent information sur la sexualité. Toutefois avec internet les choses sont devenues encore plus faciles : de l'info accessible partout.

    RépondreSupprimer